Call
of Duty 2™
est la suite fidèle du premier opus.
Tout
ce qui faisait le charme et le succès justifié du premier est là, à commencer
par ce découpage particulier qui vous ballade de front en front, de l'est à
l'ouest en passant par le sud, d'Union Soviétique en Normandie en faisant un
crochet par l'Afrique du Nord, du Russe à l'Américain après être devenu Anglais.
Suivant le fil des événements de manière chronologique, le scénario vous balance
dans des campagnes géographiquement très différentes. Tout commence par un petit
entraînement dans les neiges de la mère patrie soviétique. A peine a-t-on le
temps d'apprendre à balancer une grenade (symbolisée par une patate, faudrait
pas gâcher...) qu'on est envoyé au front avec la rudesse qui sied si bien à
la période décrite. Comme ça, sans prendre le temps de déguster un petit café
chaud ou d'écrire une dernière lettre à Natacha, restée aux champs pour soutenir
l'effort de guerre... Ce manque flagrant de manières permet de retrouver immédiatement
la fameuse "saveur CoD", ce talent de l'immersion qui vous fait serrer les dents
presque instantanément en espérant que la proverbiale "balle qui porte votre
nom" n'est pas encore sortie de l'usine. D'accord, ce n'est qu'un jeu mais on
s'y croit vraiment.
Ce sentiment d'immersion est renforcé par quelques améliorations techniques.
Graphiquement, le style s'est indéniablement affiné avec notamment l'arrivée
d'un générateur de particules qui fait des miracles dans tout ce qui concerne
la gestion des brumes et des fumées. Cette innovation a une conséquence directe
sur le jeu en lui-même. Désormais toujours équipé de grenades fumigènes, vous
êtes plus souvent poussé à vous en servir par la conception des niveaux. Le
besoin ne s'en fait pas attendre puisque, quelques minutes à peine après le
début de la partie, au beau milieu des ruines d'une ville russe, deux nids de
mitrailleuses allemandes, stratégiquement disposées, hachent menu vos compagnons
d'arme. Seule solution : occulter le champ de vision des tireurs pour passer
sans encombre et poursuivre la mission. Au niveau des effets, on retrouve également
l'état d'hébétement qui frappe le soldat que vous dirigez si une grenade ou
un obus explose trop près de lui. L'écran devient flou, les gestes sont ralentis
et du son, il ne reste plus que les basses fréquences déformées à outrance.
Le son, puisqu'on en parle, reste également un des éléments essentiels de Call
of Duty. Plongé au coeur d'une symphonie mortelle où le staccato des mitrailleuses
est ponctué par les vocalises des ricochets ou des percussions sourdes des balles
atteignant une cible faite de chair, on en demeure bouche bée, contrairement
aux coéquipiers qui, eux, se chargent des choeurs en gueulant leurs ordres,
leurs plaintes quand ils sont touchés ou leurs cris de joie quand ils font mouche.
Ca n'arrête pas une seconde... "Très certainement comme dans la réalité", serait-on
tenté d'ajouter. Rapidement d'ailleurs, on se retrouve devant un cruel dilemme
: baisser le son mais perdre en intensité ou monter le volume et faire subir
les derniers outrages à ses tympans ?
Les
missions jouent la carte de la diversité mais plus au niveau des conditions
de leur déroulement qu'en ce qui concerne leur principe. S'il s'agira toujours
d'aller d'un point A à un point B, principe qu'on connaît depuis le tout début
du FPS, vous devrez faire le chemin à pied, en tant que chef de char, derrière
la mitrailleuse d'une jeep, en vous arrêtant pour utiliser un canon anti-aérien
afin de repousser une vague de Stukas ou, devenu sniper, en vous déplaçant tout
doucement pour repérer le tireur adverse avant qu'il ne vous plombe. Call of
Duty 2 s'annonce bien comme un jeu d'action mais à vitesses multiples... Signalons
également du meilleur et du "toujours aussi désolant" en ce qui concerne l'intellignece
artificielle. Commençons par ce qui fâche : le comportement des coéquipiers.
C'est sympa de se retrouver dans une équipe, l'impression de réalisme s'en trouve
renforcée, sentiment qui est décidemment le leitmotiv de cette suite. Pour autant,
on aurait apprécié un peu plus de jugeote de la part de ses compatriotes. Par
exemple, qu'ils évitent de venir se planter au bout du canon de notre arme dès
qu'on est en place au coin d'un mur, derrière lequel on sait que se trouve l'ennemi.
Très énervant, surtout dans un jeu où le tir ami n'est pas admis. Par contre,
bon point pour les adversaires qui savent utiliser le terrain à leur avantage
et se comportent souvent comme de véritables groupes n'hésitant pas à se couvrir
mutuellement pour se déplacer, à lancer une grenade plutôt que de tirer dans
un mur, à passer en mode corps-à-corps de manière dévastatrice si vous êtes
trop près... Nous reviendrons en détail sur ces défauts et ces qualités lors
d'un prochain test. Toutefois, et en fonction de ce que nous avons pu voir lors
de cette première prise en main réelle, Call of Duty 2 nous a semblé digne de
figurer parmi le peloton de tête des titres du même genre. Alors, effectivement,
on lui en voudra moins de ne pas s'être énormément renouvelé.
Caractéristiques
Config
minimum : PIV 1.4GHz, 256 Mo de RAM, carte 3D 64 Mo, Win 2000/XP
Config
conseillée : PIV 2 GHz, 1Go RAM, carte 3D 128 Mo
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